Absence injustifiée

Une absence injustifiée désigne toute période pendant laquelle un salarié ne se présente pas à son poste de travail sans autorisation de l’employeur, sans motif légitime ni justificatif médical valable. Elle constitue un manquement aux obligations contractuelles et peut être sanctionnée.

Il ne faut pas confondre l’absence injustifiée avec :

  • une maladie déclarée à la CNS avec certificat médical ;
  • une absence autorisée (congé, récupération, etc.) ;
  • un abandon de poste, qui suppose une absence prolongée et une rupture manifeste du lien contractuel.

Questions et réponses

  • Que faire si le salarié ne répond à aucune sollicitation ?

    Après avoir tenté un contact direct, il est recommandé d’adresser une mise en demeure par écrit (lettre recommandée avec accusé de réception) invitant le salarié à s’expliquer et à régulariser la situation.

  • L’absence injustifiée entraîne-t-elle une retenue salariale automatique ?

    Oui, l’absence non justifiée entraîne généralement une retenue sur salaire correspondant aux jours non travaillés, en plus d’éventuelles sanctions disciplinaires.

  • Combien de temps attendre avant d’engager une procédure disciplinaire ?

    Il est conseillé d’agir rapidement : contacter immédiatement le salarié, puis envoyer une mise en demeure sous 1 à 2 jours. Passé un délai raisonnable de réponse (3 à 5 jours), la procédure disciplinaire peut débuter.

  • L’employeur peut-il licencier immédiatement pour absence injustifiée ?

    Le licenciement immédiat doit rester exceptionnel et justifié par la gravité ou la répétition des faits. Il convient toujours de respecter la procédure disciplinaire pour éviter tout risque de litige.

Conditions d’exercice

Une absence est dite « injustifiée » lorsque :

  • Le salarié est attendu au travail (hors jours de repos, congés planifiés, etc.) ;
  • Il n’a pas informé l’employeur dans un délai raisonnable (généralement le jour même) ;
  • Aucun justificatif valable n’est présenté (certificat médical, convocation administrative, cas de force majeure, etc.) ;
  • La durée de l’absence dépasse un seuil raisonnable sans régularisation.

Modalités pratiques

Réaction de l’employeur

Étape Délai conseillé Action
1 Dès le 1er jour d’absence Tenter un contact immédiat avec le salarié
2 Après 1 à 2 jours Envoyer une mise en demeure de justifier l’absence
3 Délai de réponse (3 à 5 jours) En l’absence de retour, entamer une procédure disciplinaire

Conséquences juridiques

Gravité Qualification Conséquence possible
Absence courte et isolée Faute simple Blâme, avertissement, retenue sur salaire
Absence répétée ou prolongée Faute grave Licenciement sans préavis (procédure obligatoire)

Obligations de l’employeur

  • Vérifier l’absence de justificatif (médecin, CNS, convocation, cas de force majeure).
  • Ne jamais présumer une démission.
  • Respecter la procédure disciplinaire : convocation écrite, audition, notification motivée.
  • Conserver les preuves dans le dossier du salarié (absence, mises en demeure, réponse éventuelle).

Pratiques et recommandations

  • Mettre en place une politique claire d’information en cas d’absence (ex : prévenir dès le matin, moyens de contact autorisés).
  • Prévoir dans le règlement interne ou le contrat les obligations de justification et les délais.
  • Éviter les décisions hâtives : toujours tenter un rétablissement du contact.

Cadre juridique

  • Code du travail:
    • Article L.121-6 : obligation de loyauté et de diligence du salarié
    • Article L.124-7 à L.124-10 : sanctions disciplinaires et faute grave
    • Article L.234-51 : licenciement pour motif disciplinaire
  • Jurisprudence : obligation de tolérance raisonnable avant sanction