Clause de mobilité géographique
La clause de mobilité géographique permet à l’employeur de modifier le lieu de travail du salarié sans devoir obtenir son accord à chaque changement, dans les limites prévues au contrat.
Elle vise à anticiper les évolutions organisationnelles de l’entreprise (déménagement, ouverture de sites, fusion, etc.) tout en respectant les droits fondamentaux du salarié.
Questions et réponses
- La clause de mobilité est-elle obligatoire dans le contrat de travail ?
Non, elle n’est pas obligatoire, mais si l’employeur souhaite pouvoir modifier le lieu de travail sans l’accord systématique du salarié, il est fortement recommandé de la prévoir par écrit dans le contrat de travail. - Peut-on imposer un changement de pays au salarié ?
Seulement si la clause prévoit explicitement cette possibilité et que la zone géographique couverte a été clairement définie dans le contrat, en tenant compte de la proportionnalité et du respect de la vie privée du salarié. - Le salarié peut-il refuser d’appliquer la clause ?
Oui, en cas de motifs légitimes (raisons familiales, disproportion du changement, problèmes de santé…), le refus du salarié peut être justifié et doit être examiné au cas par cas. - L’entreprise doit-elle indemniser les frais de mutation ?
Oui, si la mobilité dépasse la zone habituelle de travail du salarié, la prise en charge des frais de déplacement ou de déménagement s’impose, selon les modalités fixées par la clause ou la pratique de l’entreprise.
Conditions d’exercice
Validité de la clause
Pour être valable, la clause doit :
- figurer par écrit dans le contrat de travail ou un avenant signé ;
- être claire, précise et prévisible, notamment sur :
- la zone géographique couverte (région, pays, distance raisonnable) ;
- les modalités d’application (préavis, motif, prise en charge des frais) ;
- respecter les principes de bonne foi et de proportionnalité.
Limitations
Une clause trop large, floue ou illimitée peut être :
- requalifiée en clause abusive ;
- déclarée inopposable par les juridictions du travail ;
- neutralisée en cas d’abus manifeste ou d’absence de justification économique.
Modalités pratiques
- L’employeur doit informer le salarié préalablement et par écrit de la mise en œuvre de la clause.
- Le délai de prévenance dépend de l’impact du changement (1 à 2 semaines minimum recommandé).
- Les frais de déplacement ou de déménagement doivent être pris en charge si le changement excède la zone de mobilité quotidienne habituelle.
- En cas de refus légitime du salarié (raisons familiales, disproportion, santé…), l’exécution peut être suspendue mais ne justifie pas un licenciement pour faute grave sauf abus.
Pratiques et recommandations
- Définir clairement la zone de mobilité (ex. « dans un rayon de 30 km autour de Luxembourg-Ville »).
- Adapter les clauses aux postes à mobilité structurelle (ex. commerciaux, techniciens itinérants).
- Éviter les formulations vagues (« toute localisation au choix de l’employeur »).
- Documenter par écrit toute demande de mutation avec justification organisationnelle.
- Gérer ces clauses dans les modèles de contrat proposés sur myHR.lu.
Cadre juridique
- Code du travail, art. L.121-1 à L.121-7 (contrat de travail et modification)
- Jurisprudence sur la notion de modification du contrat versus simple changement des conditions de travail
- Code civil, art. 1134 et suivants (exécution de bonne foi des contrats)